Gourmandise électronique douce amère

Kid 606 est pour moi un artiste complet car sa musique, en plus de faire montre d'une grande et profonde recherche sonore, d'une audace et d'une liberté très enviée, jouit d'un souffle électrique faisant d'elle une véritable personnification de la musique électronique. Cette expression a malheureusement pris du gallon, la voici déviée et rimant trop avec des sonorités d'ascenseur ou autres guirlandes musicales de soirées bobo ! Kid 606, loin, très loin des sentiers battus et rabattus, nous sert donc une musique gourmande en recherche plastique, quasiment inconcevable pour un public habitué des farces musicales (...).
Son dernier album Resilience sorti chez Tigerbeat6 nous surprend par sa relative sagesse, son aplatissement des ersatz électroniques, radoucit par des élans de dub ou plutôt réchauffé par des dub compulsifs ! C'est à un jardin mâché par ses machines délicates que nous convie le jeune artiste.

Trouver l'album Resilience de Kid 606 sur l'iTunes Music Store

Regarder des stars

La turbulente émission Tracks qui écluse toutes les tendances dans les univers du style et de la musique consacre un reportage de son numéro du jeudi 29 septembre au photographe Richard Kern, dont l'oeil n'a céssé de déshabiller les femmes ! Un talent à découvrir, installant la notion de porno chic sans pour autant se laisser séduire par la vulgarité !

Photo ci-dessus : Asia Argento par Richard Kern
Retrouvez aussi les photos de Richard Kern chez Jousse-Entreprise

Paysages sans nom d'Eric Baudelaire

Publié dans le Monde 2 de ce week-end, le portfolio d'Eric Baudelaire m'a fait grande impression ! Voici une photo que j'ai beaucoup aimé, dépeignant un no man's land comme je peux les aimer, c'est un paysage étrange ..., nous sommes dans une contrée oubliée, un térritoire abandonné des hommes. a nature s'est emparée des épaves de voitures, probablement des Lada, nous sommes quelquepart dans l'ex-Union Soviétique, il n'y a, semble t'il que des âmes errantes, peut-être d'ailleurs allons nous rencontrer le chien cinématographié du film "Stalker", l'un des chefs d'oeuvre d'Andréï Tarkovski.

La colonne de Trajan

Le pied de Constantin

Forum Romain

C'est un champ de ruines qui rend l'imagination fertile !
Quel bonheur d'errer parmi toutes ces pierres, de reconstruire tous les récits, les gloires et les faillites des hommes qui passèrent par là ...
Nous sommes entre les deux collines originelles : le Palatin et le Capitole, celle qui accueillit la Louve et les deux enfants qu'elle éleva, Romulus et Rémus et celle qui rassembla les fidèles d'une religion naissante au sein du grand Temple de Jupiter. En cet endroit s'éleva une des plus grandes civilisations, on édifia les plus beaux temples ..., le génie humain, la grâce architectural et la soif de gloire se conjuguèrent alors pour bâtir ce que nous admirons aujourd'hui et qui reste : des ruines ! Une telle splendeur maintenant en lambeaux, à l'abandon ..., et comme il est fascinant de s'y perdre, de scruter les pierres, d'écouter le sol, de tater et de gratter la terre, de réinventer ce monde, de lui redonner une voix car nous pouvons entendre ces récits remontant du sous-sol, nous pouvons voir les ossements de cette grandeur antique et les mots mêmes que l'on prononce chaque jour sont un souvenir de cette immmense et puissante cité, qui fut abiméé plusieurs fois et qui réapparut aussi plusieurs fois !
Rome est un livre épais. Le sol, gavé de ruines, enchante nos esprits si hagards. C'est un monde qu'il faut retrouver et faire déborder. Ivresse du regard dans ce dédale de mémoire. Lumières et pierres nous habitent pour ces promenades dans Rome.