Lumière sombre dans le nouvel album d’Archive

Ouvrons le bal pour évoquer le dernier album en date du groupe Archive, “Lights”.
Un album qui ne surprend pas beaucoup, mais qui rencontre toutefois un grand succès. Certains prétendent avoir trouver la réincarnation de Pink Floyd tandis que d’autres regrettent le premier “Londinum”, inscrit dans une veine beaucoup plus trip-hop.
“Lights” s’écoute dans la continuité du magistral “You All Look The Same To Me”, griffé d’éclairs sombres, d’où une électricité fatiguée déborde des guitares, enveloppe chaque instrument. Du trip-hop, on retrouve la fascination pour une basse paresseuse et des percussions telluriques présentes sur certains morceaux, notamment “Headlights” que l’on pourrait croire revenu de la fin des années 90. On est loin parfois de l’imagination électronique de leurs débuts, mais ça n’a pas d’importance, le groupe ayant retrouvé l’inspiration dans une mémoire rock, un peu déglinguée et sans aucun classicisme. Et l’on ne peut s’empêcher de reconnaître parfois le spectre des immortels et inventeurs Pink Floyd dont le bouillon psychédélique parfume, par tentation, des titres comme “Black” dans la deuxième partie de l’album.
Archive cultive la tentation de l’égarement, épaississant les atmosphères avec des guitares qui rugissent et des voix fantomatiques qui, parfois, s’emmêlent, résonnent, brouillent les cartes de la conscience. Heureuses confusions qui enveloppent l’assoupissement et ouvrent les portes d’un autre écho du monde dont l’apogée est sans aucun doute, le titre phare “Lights” que d’aucun saura apprécier pour sa saveur d’éternité. La tentation est grande, et aussi, illusoire d’avancer que l’album ne serait rien sans ce titre brillant, élégie sonique sublime. Les 18 minutes sont un plaisir continu qui nous plonge dans les limbes d’un rock sombre et hybride. Un tel morceau, une telle fête invite à aller les voir en concert, pour s’offrir des moments de grâce, de volupté et d’ascension sonore, dans un univers peuplé de mystères et d’étoiles noires.
“Lights” donne une lumière lente, en perpétuelle naissance au coeur d’une musique mélancolique. Poésie de l’éclaircie dans un monde habitué au brouillard. Lamentations dans un labyrinthe électrique. Un album d’une beauté sombre, alangui et recouvert des lueurs de l’âme, qui cherche la clarté et ébloui par la grâce de la plupart de ses compositions hiératique.
Archive sur le site MySpace.
"Lights" Archive
1 Comments:
PETIT PAPA CHIRAC SUR :
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