Live d'Archive et Massive Attack sur les îles du Gaou

D’abord Archive, transporté d’allégresse et tout de noir vêtus, nous inonde de sons et accède par une jolie montée en puissance à un amour platonique avec le public. Celui-ci est d’abord timide puis conquis par les fulgurances rock du groupe et la voix séduisante de Pollard Berrier. Je fus hypnotisé et que dire des tourbillons ou plutôt des embrasements de la guitare de Dave Peeney (j’espère ne pas me tromper dans les noms), moins convaincant dans le chant mais redoutable et fascinant quand il engage un solo, donnant des ailes aux compositions. Il y a alors un certain parfum, vieux des années 90, de “shoegazing”. Parfum que l’on retrouvera avec les suivants.
Après une vingtaine de minutes de transition, le temps de bien suer en faisant la queue à la buvette pour quelques bières (...), on découvre sur scène deux batteries ... On imagine le “gros son” qui nous attend. Puis l’éclairage change et Massive Attack opère son entrée. Le public exulte de joies, trépigne et se balance sur les premières mélopées hallucinantes. Pendant plus d’une heure, l’ensemble britannique étale d'impressionnantes nappes électromagnétiques ensorcelantes, nous assomme avec des sons qui deviennent des vibrations, traversant les espaces et les corps. C’est l’ivresse, les lumières scintillent dans tous les sens, le son explose. On a droit à quelques classiques, une anthologie, mais rien du futur nouvel album. Puis surgissent des relectures fantastiques de quelques titres dont “Butterfly Caugh”. Interprétation sidérante qui en a laissée bouches béantes le public ! Un seul rappel, tout aussi explosif puis la soirée était déjà terminée. La musique rugit encore dans les corps et les têtes, le public s’évade, certains regagnent la terre par les eaux douce et calme de la lagune.
On ressort étourdi et abasourdi, le spectacle fut monumental et gracieux. La basse résonne encore et les batteries continuent de gronder. Là encore, c’était l’embrasement sans oublier les guitares également noisy et débordantes de délire électrique, elles aussi venaient nous lécher de leur rumeur “showgazing”.
Je les avais vu deux ans plus tôt à Nîmes et à Cannes mais là, leur performance fut davantage convaincante et moins statique. Merveilleux et planant. Les deux groupes ont su relier les époques et les genres dans un esprit fusionnel et ascensionnel très partagé. C’est encore mieux en vrai, supérieur aux enregistrements.
Extraits vidéos du concert de Massive Attack sur DailyMotion.com.
Également publié sur le blog Culture Café.
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